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Nous, les enfants d’Arabie

19 octobre 2017

Je ne connais pas une personne qui a grandi à Riyad ou dans d’autres ville d’Arabie qui n’a pas le sourire en pensant à son enfance. C’est le cas de la plupart des enfants d’expatriés me direz-vous, et de beaucoup d’autres personnes qui repensent à cette période de leur vie. Mais ceux qui ont grandi là-bas ont un sourire particulier, parce qu’ils renferment un secret. Comme l’Arabie ne délivre pas de visa, hormis à ceux qui y ont de la famille ou qui y travaillent, personne ne peut s’y rendre en touriste (pour peu que quelqu’un en ait envie…). Depuis que je suis partie en 2000 je n’ai ainsi jamais pu y remettre les pieds. Du coup, tout ce qui s’est passé à Riyad, reste à jamais enfermé à Riyad. Quand une personne apprend que c’est là-bas que j’ai grandi, elle me demande avec la grimace: «Ce n’était pas trop… (généralement les gens cherchent pendant deux secondes le bon mot)… dur?» Voilà où je sors ce fameux sourire, celui qui a envie de laisser les gens dans l’illusion comme pour le protéger: «Oui et non». Protéger ce cocon chaud qui ne ressemble à aucune autre enfance.

L’odeur de l’essence

Grandir en Arabie c’est grandir avec l’odeur de l’essence qui semble avoir traversé les nappes phréatiques de ce pays premier exportateur de pétrole. Les seules haltes qu’on faisait durant nos interminables trajets en voitures étaient les stations services (non, il ne nous venait pas à l’idée de s’arrêter juste pour prendre l’air…). Alors, comme Proust a sa Madeleine, moi j’ai l’odeur de l’essence. Quand je la sens encore aujourd’hui, je me revois dans les jeep de mon père, celle dans lesquelles on redoutait de rentrer après 3 heures passées dans un Mall parce qu’elle s’était transformée en fournaise (3 heures sous le soleil saoudien et 45 degrés, il vous faut moins que ça pour vous achever). Celle qui devenait, au contraire, quand on venait nous chercher à l’école, «le temple de la climatisation».

 

Le bruit de la climatisation

La clim était partout: dans les magasins, les salles de cours, les toilettes des restaurants! Il nous était tellement inconcevable de vivre sans la climatisation qu’encore aujourd’hui, le bruit du gros engin se trouvant dans ma chambre – qui faisait la taille d’un mini frigo dans les années 90 – me manque encore quand je dors. Elle était rassurante avec son gros bruit qui voilait les chuchotements de la nuit, elle était douce quand son air frais venait caresser nos jeunes têtes endormies, quand elle enveloppait nos corps d’enfants fatigués. On n’était jamais seul, même dans une chambre noire, même dans une villa vide, la clim était là.

 

L’escapade du Burger King

Si je parle du BK, ce n’est ni pour parler de burgers, ni pour faire de la propagande anti-mc do. Il se trouve qu’à 10 minutes de marche du lycée français, se trouvait un petit BK de quartier qui comme tous les restaurants en Arabie avait un coin «hommes seuls» et un coin «famille». Notre défi, lorsqu’on avait une pause entre plusieurs cours, était de nous évader du lycée (déjà un exploit en soi), aller jusqu’au fast-food sans croiser de policiers (mission presqu’impossible), et s’installer ensemble entre amis garçons et filles DANS LA PARTIE FAMILLE! De la délinquance haut niveau! Et nous pouvions passer un moment «normal» en le trouvant parfaitement exceptionnel. Partager des frites dans un fast-food entre adolescents des deux sexes tenait de l’exploit, du petit miracle, devenait la preuve que notre existence était pleine de surprises et d’aventures… même en Arabie.

 

La mode de l’abaya

Il faut savoir qu’en Arabie, les femmes doivent porter la tunique noire à partir de leur adolescence ou plus exactement lorsqu’elles deviennent pubères. Nous, jeunes filles en fleurs, du haut de nos 11 ou 12 ans, lorsque nous voyions une copine arriver en abaya, comprenions qu’«elle avait passé un cap». Ainsi, porter la robe noire a été une forme de revendication de sa féminité, voire le premier pas vers une forme d’émancipation, aussi tordu que cela puisse paraître. J’ai, moi même, insisté auprès de mes parents pour la porter. Il trouvait cela tôt et injustifié mais pour moi cela voulait dire: devenir femme. Chacune de nous la choisissions avec le plus grand soin dans les magasins spécialisés : col MAO, col échancré, avec ou sans boutonnière, nous les stylisions en y ajoutant patchs et rubans de couleurs, même Benetton a sorti une année des modèles bicolores plus que tendance.

 

Le redouté marqueur noir

Magazines, cartes postales, livres illustrés, pochettes de disques, livre d’Art… qui n’est pas déjà rentré de l’étranger avec du marqueur noir sur tous ces souvenirs de voyage? Les Saoudiens ont un service pour «marquer au noir» tout bout de chaire ou de cheveux au vent de femme et autre symbole qu’ils imaginent satanique ou franc-maçon, à l’arrivée même à la douane de l’aéroport. Chez le libraire, il m’est même arrivé de trouver des pages gribouillées dans des Picsou et des Mickey magazines (oui j’étais fan)! Cela devient normal : « Ah tiens, une page arrachée, je vais inventer la suite de l’histoire ». On devient ainsi très créatif! Et très frustré… L’arrivée d’Internet a ensuite tout changé, puisque nous avons enfin pu découvrir les photos complètes des pochettes de Metallica ?

 

L’attendu vidéo-club

Comme les cinémas étaient interdits et les films censurés à la télévision – qui ne proposait qu’une chaîne française (Gloire à Canal France International! Jusqu’à ce qu’elle ait été interdite de diffusion parce qu’un technicien avait – par ses gardes… ou pas – fait passer un film pornographique en plein milieu de l’après-midi), quelques professeurs rebelles du lycée avaient décidé de proposer «un vidéo club». Une fois par semaine, ils nous passaient un film qui avait échappé aux griffes des douaniers de l’aéroport et nous en débâtions ensuite pendant une grosse demi-heure. Ces moments ont fait ma culture cinématographique et éveillé mon sens critique. L’Art sous toutes ses formes était notre seul moyen d’évasion dans un pays où la contestation est interdite et la censure est partout.

 

Le rituel de la piscine

Tout ceux qui ont passé leur enfance en Arabie savent nager les 4 nages, ont tous choisi natation au bac, et ont tous encore envie de faire des longueurs même quand ils vont se relaxer à la plage. Avec 45 degrés à l’ombre c’était LE sport qu’on pouvait faire sans risquer la syncope (hormis la gymnastique dans une salle climatisée – d’ailleurs on est tous aussi super bons en saut de cheval et balles aux prisonniers, non?). La plupart des villas et compounds avaient une piscine, quand on organisait des anniversaires c’était généralement au bord de la piscine, et le weekend comme il n’y avait pas beaucoup d’alternatives de toute façon on allait déjeuner… à la piscine. «Bronzer entre copines » était un rendez-vous hebdomadaire des potins immanquables. D’avril à octobre, on était tous couleur café, si bien que j’ai cru être très mate de peau jusqu’à mon arrivée à Paris à 17 ans.

 

La folie des booms

Autre grand évènement du weekend quand on est ado en Arabie, c’est (roulement de tambour): les booms! Comme on ne pouvait pas sortir entre amis en ville (à part au Burger King – mais je veux dire sortir sans risquer sa vie), qu’il n’existe ni bar, ni salle de concert, ni boîte de nuit, les booms étaient les seuls moments de fête (hormis la kermesse de l’école… sans commentaire). Parce qu’en plus de faire des chorégraphies entre copines sur les Backstreet Boys et de regarder les garçons agiter leurs tignasses sur Guns and Roses, on allait en arriver au SLOW!! Les lumières s’éteignaient. La boule à facette multicolore d’à peine 10 cm de diamètre qui tournicotait dans tous les sens entrait en action. Fourmillements dans le ventre. C’était le moment attendu de rapprochement garçon/fille sur les plus grands tubes de Brian Adams, Céline Dion et Whitney Houston (!!!). Il n’était pas question d’alcool, juste d’amour, de trahisons et de bonne musique.

 

Le DQ ou quartier diplomatique

Le quartier diplomatique était, il faut l’avouer, le plus cool des quartiers. Même si chaque compound se targuait d’être le plus beau où celui qui proposait le plus d’infrastructures, le DQ l’emportait haut la main sans même avoir à sortir ses arguments. C’était le quartier des ambassades où résidaient tous ceux qui y travaillaient. Tous ceux qui partaient et revenaient de l’étranger avec des «valises diplomatiques» et donc la possibilité de ne pas être fouillés à la douane. Ah nous les Picsou magazines sans marquages noirs! A nous les dernières comédies romantiques qui allaient jusqu’au baiser final! Les agendas avec des couvertures montrant des boys bands aux biscottos apparents! C’était le quartier où il y avait les meilleures pistes de skate-boards et de rollers, où certains parents chevronnés essayaient de fabriquer leur propre vin, et là donc où avaient lieu les meilleures soirées pour petits et pour grands.

 

La passion des stickers

Comme il y avait probablement dans tous les lycées du monde, on avait à Riyad, à la rentrée, une sorte de guerre des agendas scolaires. Ceux qui avaient passé leurs vacances en France revenaient avec les plus beaux agendas, qui se transformaient pour la plupart du temps (surtout pour les filles) en journaux intimes/cahier de souvenirs où on s’écrivait toutes sortes de mots codés que ne comprennent que les adolescentes qui font partie de la même bande-de-deux. Si bien que même lorsqu’on se rendait visite entre copines on avait toujours un moment de l’après-midi pour «la pause journal intime», une sorte de série de private jokes sans grand intérêt qui font ricaner bêtement, BREF. Le truc en plus, c’était les stickers! On se collait sur ces agendas toutes sortes de stickers, on se les échangeait suivant un barème précis : deux normaux pour un brillant, deux brillants pour un doux. Il y avait ainsi les collectionneuses de stickers, les voleuses de stickers, les dons et les arnaques aux stickers… Puis on est passé aux Pogs.

 

Le désert comme seule nature

Alors oui, ce n’est pas la nature au sens où on l’entend ordinairement. Les arbres verts, des forêts remplies de feuille d’automne… Non. Là-bas, la nature, c’est le désert. Immense. À perte de vue. Partout. Il est plus que présent, envahissant. L’homme lutte pour s’imposer au milieu de ces tempêtes de sables (celles qui tuent les yeux, tu deviens aveugle, du coup le sable te rentre partout dans la bouche, le nez et les oreilles et tu crois que tu vas mourir, voilà celui-là). Il tient, il résiste, il repousse les limites de l’entendement parfois pour apprivoiser ce milieu si hostile. Je me souviens de quelques tentatives de mes parents de vouloir faire des pique-niques dans le désert, de sorties d’école aussi où nous ramassions des roses des sables, on allait même fêter Noël dans le désert et le Père Noël arrivait sur un chameau, aves des baskets et sa moumoutte rouge par 30 degrés. C’était notre nature à nous, notre mystère, notre lien avec la terre… et le ciel, s’agissant des étoiles incroyables qu’on a pû observer.

 

Les bébêtes des sables

Dans cette capitale du désert, nous avons connu une faune étonnante: des geckos qui s’accrochaient à nos fenêtres de salle de bains en tirant la langue pour espérer atteindre l’eau de la douche, des iguanes que j’ai pris pendant une bonne dizaine années pour des dinosaures (ça me faisait deux secrets: la joie de vivre en Arabie, et avec des dinosaures), et des criquets. Je me souviens d’une ou deux invasions de criquets où pendant trois jours on ne pouvait pas marcher sans écraser ces bestioles. Ils sont arrivés d’un coup, on a dû annuler un jour d’école, puis on est revenu avec des criquets dans les t-shirts, dans les sacs… Tout arrivait toujours d’un coup en Arabie. Comme la grêle, une année. Nous n’en avions jamais vu et pensions que le ciel nous tombait sur la tête! Mêmes les pigeons ont été pris par surprise. Le lendemain, nous avons ainsi retrouvé plein d’oiseaux morts partout (moment gore). Oui, certaines premières fois sont aussi les dernières.

 

La fermeture des magasins 3 fois par jour

L’idée d’un magasin auquel on pouvait se rendre à n’importe quelle heure du jour m’a semblé, encore longtemps après l’Arabie, un nouveau miracle. Parce que pendant plus de dix ans, nous avons vécu au rythme de la lune et des horaires de prières. Ainsi nous pouvions faire les courses tranquillement et être interrompus par l’appel à la prière (le muézin qui appelle en haut du minaret). Nous devions prendre le chemin de la sortie ou attendre sur un banc une quinzaine de minutes en restant discret, que le magasin ferme descende sa grille, remonte sa grille, et nous pouvions ensuite rependre notre shopping où nous l’avions arrêté.

 

Les hommes dans les magasins de lingerie

Comme les femmes saoudiennes ne peuvent pas travailler, il n’y avait que des vendeurs hommes dans les malls. Même dans les magasins de lingerie, nous nous retrouvions avec des vendeurs hommes – en Arabie – qui nous demandaient nos tailles de soutien-gorge et nos goûts concernant les couleurs des culottes, tout en nous ventant les mérites de tel nouveau compensé ou de la dernière brassière confortable. Nous croisions aussi beaucoup de Saoudiens qui venaient choisir les modèles pour leurs épouses et nous nous amusions à les observer, alors qu’ils arpentaient les rayons des nuisettes sexys en hésitant devant le modèle «danseuse du ventre» et le corset «moulin rouge» pour finalement prendre les deux, en différentes tailles, comme ils avaient évidemment plusieurs femmes…

 

Nos parents, ces rebelles

Il existe en Arabie une police religieuse dont le rôle est de veiller au respect des mœurs. Un soir, alors que ces redoutés «barbus» rodaient pendant les appels à la prière pour s’assurer que tous les musulmans prenaient le chemin de la mosquée, ils ont embarqué mon père qui nous attendait, ma mère, ma sœur et moi à la sortie d’un mall. Celui-ci a finalement réussi à s’échapper au moment des ablutions pour venir nous retrouver. Un déserteur! Toujours cette même police religieuse a arrêté ma mère une fois dans le bus de l’école en lui demandant de mettre un voile sur sa tête. Les étrangères sont normalement autorisées – il est en tout cas toléré – à ne pas porter de voile sur la tête mais seulement la robe noire abayya, mais ceux-là trouvaient sa permanente blonde trop provocante. Elle a refusé, ils ont insisté. Elle a finalement empoigné le pull rouge à pompons de ma soeur et se l’est enroulé autour de la tête et noué autour du cou et leur criant « Ca vous va comme ça? D’ailleurs, pourquoi vous me regardez? Vous n’avez pas le droit dans votre religion, non? Alors allez voir ailleurs». Si on ajoute à cela le trafic de sapins de noël (hors-la-loie en Arabie) qu’organisaient nos parents pour pouvoir nous faire vivre la magie des fêtes comme il se doit, alors oui, on peut le dire, nos parents et surtout nos mères À QUI JE FAIS UN GRAND BIG UP sont des héros!

 

Le Saudi champagne

Il n’y a pas longtemps, j’ai croisé lors d’un dîner une femme de mon âge qui m’a dit avoir aussi vécu en Arabie. «ALORS TU CONNAIS LE SAUDI CHAMPAGNE?!!» m’a-t-elle demandé, folle de joie, en affichant le sourire du secret qui avait laissé place à une grande banane. Evidemment que je connais le Saudi champagne! Ma soeur en a même servi à son mariage à Paris, du Saudi champagne!!! Les Saoudiens appellent ainsi un mélange de jus d’orange et d’eau gazeuse dans laquelle on plonge quelques morceaux de bananes, oranges et pommes et qu’on sert dans les restaurants chics le vendredi (équivalent du dimanche). En fait cela ressemble plus à une sangria/jus de pomme/Perrier sans alcool qui, étrangement, est vraiment vraiment bonne!! Avec l’abaya sur les épaules et le Saudi champagne à la main, je me sentais definitivement appartenir aux mondes des «grands».

 

Les restaurants chinois

Comme on est dans la partie «gastronomie», je dois dire un mot sur les restaurants chinois. Il n’y pas de lien direct entre l’Arabie et les restaurants chinois, pas de communauté chinoise particulièrement importante à Riyad non plus, et pourtant, toute personne y ayant vécu a le souvenir des restaurants chinois qui étaient les meilleurs restaurants chinois du monde – sans compter la Chine, quoi que…! Ils étaient si bons qu’ils attiraient tous les expatriés de la région, dont beaucoup de Libanais, et c’est peut-être aussi ce qui faisait leurs charmes. C’est là que nos parents invitaient leurs amis, autour d’un délicieux boeuf sizzling, dans une pénombre éclairée par seulement quelques lampions rouge, bercés par les chuchotements de langues que nous connaissions, loin des barbus, servis par d’adorables Philippins.

 

Le chauffeur personnel

Comme les femmes n’avaient pas le droit de conduire (il semblerait qu’il faille parler au passé), nos mamans n’avaient pas d’autre choix pour se déplacer que d’attendre que leurs maris rentrent du travail et veuille bien les balader, ou prendre un taxi, ou avoir un chauffeur. La plupart d’entre nous, avions donc notre chauffeur personnel qui nous amenait à l’école, nous en ramenait, nous déposait aux anniversaires, venait nous chercher dans les malls etc… Il n’était donc pas rare dans la cour à la sortie de l’école d’entendre «Je ne trouve pas mon chauffeur !» ou bien à la fin d’une soirée «Je dois filer mon chauffeur m’attends». Alors que nous étions loin d’être riches, nous étions toutes des Kardashian avant l’heure, locataires des banquettes arrières ou nous gloussions, chantions, riions au plus grand malheur de tous ces chers Pakistanais, Soudanais et Égyptiens à qui je dois rendre hommage pour avoir involontairement partagé et protégé tous nos secrets.

 

Grandir sans faire de différence

C’est le souvenir le plus marquant que nous gardons tous, nous les enfants d’Arabie, comme l’immense majorité des enfants d’expatriés qui ont fait leur scolarité dans un lycée français: le souvenir de la diversité et par conséquent, de la tolérance. Jamais nous nous sommes demandés de quelles religions nous étions ou étaient les autres ou même avons apporté une grande importance à nos nationalités ou nos origines avant de partir de Riyad, parce que nous n’en n’avions même pas conscience là-bas. Nous avons grandi en accordant de l’importance qu’à ce qui nous unissait. Filles et fils de Français, de Libanais, d’Ivoiriens, de Camerounais, de Canadiens, d’Indonésiens, de Chrétiens, de Musulmans, de Boudhistes, nous sentions liés les uns et aux autres parce que si loin de chez nous (et d’ailleurs nulle part vraiment chez nous depuis), dans un environnement pour le moins hostile, nous étions tous jeunes, idéalistes, un peu naïfs, très heureux et surtout «francophones».

Pendant longtemps, lorsqu’on me demandait si je retournerai à Riyad si j’en avais la possibilité, je répondais non. Non parce que je voulais garder intact la vision que j’en avais eue. Ma maison qui me semblait géante, la piscine qui me semblait immense, le «désert» comme on l’appelait entre deux parties du compound (qui devait être en fait un simple terrain vague) qui nous semblait infini, l’invasion des criquets, la grêle, la chaleur, la prohibition, l’essence, tout semblait fou, magique, presque irréel tellement que c’était farfelu. On a grandi dans du farfelu qu’on a apprivoisé, dans le respect de la différence. Aujourd’hui, depuis que j’ai des enfants, je pense que si je le pouvais, j’y retournerai finalement. J’ai accepté que tout cela soit parti, que tout ait changé, évolué ou disparu, parce que je sais que cela a existé au travers de mes yeux d’enfants et d’adolescents et de tous ceux qui ont partagé ces mirages avec moi, et existe encore aujourd’hui, plus là-bas non, simplement dans le sourire du secret. Ce sourire que vous avez peut-être maintenant en lisant ces lignes. On se comprend non?

Nous, les enfants d’Arabie was last modified: octobre 31st, 2017 by Nora
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80 commentaires

Widad SALAMOUNI 19 octobre 2017 at 1:35

Chère Nora,

Ton article sur les années qu’on passé en Arabie Saoudite m’a permis de me rappeler des bons moments que j’ai passé là-bas en famille, à l’école et avec mes amis.
Certe c’est un pays où il n’y a pas beaucoup de liberté mais, nos parents ont tout fait pour qu’on ai une enfance normale dans un pays complètement étranger pour nous.
On ne se connait pas toi et moi parce qu’il y a une très grande différence d’âge entre nous et nous venons de deux promotions différentes.

Merci pour ce joli article et continu ainsi.

Cordialement,

Widad SALAMOUNI (ancienne étudiante de l’EFIR-Promotion 2012)

Reply
Nora 19 octobre 2017 at 6:07

Bonjour Widad! Pas si grande diffénce d’âge que ça! Seulement 10 ans, ne me vieillis pas :)) Merci beaucoup pour ton commentaire et tes encouragements. Je suis vraiment touchée de voir que cet article a parlé à d’autres personnes d’autres promotions et generations! Merci de m’avoir lue.

Reply
Brigitte 19 octobre 2017 at 1:37

On se comprend!!!! ??
Très bonne analyse de l’Arabie, bravo !!!!

Reply
Nora 19 octobre 2017 at 6:08

Merci beaucoup Brigitte! De m’avoir lue et pour ton commentaire. Je suis vraiment touchée de voir que cet article a parlé à d’autres personnes d’autres promotions et/ou generations 🙂

Reply
Pierre Nachet 19 octobre 2017 at 3:04

Chère Nora,
Je suis arrivé en Arabie vers 1998 et ait habité successivement dans le DQ et dans un compound, j’ai pu retrouver dans votre article absolument tous mes souvenirs d’enfance. Vous avez admirablement retranscrit l’essentiel de l’expérience des enfants expatriés francophones dans le Royaume et surtout le sentiment particulier qui nous habite lorsque nous sommes amenés à en parler aujourd’hui. Bref, votre article m’a beaucoup touché et je vous en remercie ! 🙂

Reply
Nora 19 octobre 2017 at 6:10

Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton tendre commentaire Pierre. Tu es arrivé à Riyad quand je suis partie. Ca a dû changer, mais pas trop j’éspère. Je suis vraiment touchée de voir que cet article a parlé à d’autres personnes d’autres promotions et/ou generations ?

Reply
evelyne fallows 19 octobre 2017 at 3:31

Super article Nora! Nous venons de quitter Riyad, apres 8 ans…souvenirs!!

Reply
Nora 19 octobre 2017 at 6:11

Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton commentaire Evelyne. Riyad a dû changer depuis, mais pas trop j’éspère. Je suis vraiment touchée de voir que cet article a parlé à d’autres personnes d’autres promotions et/ou generations ?

Reply
Saoudi hiba 19 octobre 2017 at 4:07

Mon Dieu Nora… Je ne trouve mes mots … Merci du fond du coeur pour ce moment nostalgique et pour cette exellente analyse! Je me suis retrouvé dans chaque paragraphe chaque mot… ???

Reply
Nora 19 octobre 2017 at 6:13

Merci beaucoup Brigitte! De m’avoir lue et pour ton tendre commentaire. Je suis vraiment touchée de voir que cet article a parlé à d’autres personnes d’autres promotions et/ou generations ?

Reply
Elizabeth obeid 19 octobre 2017 at 4:36

Noraaa!!! Vraiemnt on ne pourrait jamais retranscrire ses souvenirs et ses moments mieux que cela!!! En lisant chaque phrase se cet article une image,un souvenir, repassent ds ma tete comme moment présent!! Apres toutes ces annees passees cela fait du bien de nous rappeler un peu et en qlqs mots de quoi il s’agissait quand on etait la bas!! Bzx nora et j’espere qu’on pourra qd mm se revoir bientot???

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Nora 19 octobre 2017 at 6:15

Merci beaucoup Elizabeth! De m’avoir lue et pour ton commentaire. Je suis contente de voir de ça t’a parlé, tout le but était de partager 🙂 Même moi j’ai dû aller chercher tout au fond de ma mémoire des choses que je pensais avoir oubliées. Ce serait super de se voir en effet!! Tu es au Liban dans quel coin?

Reply
Georges Abdouche 19 octobre 2017 at 6:05

Salut Nora!
J’ai connu une Nora, petite aux cheveux un peu courts et noir brillant hehe.
J’ai adoré ton article et j’ai vraiment vécu tout cela (mis à part les paragraphes concernant que les filles hmm) mais en gros c’était ça!!
Troooop vrai la dernière partie, j’ai quitté l’Arabie avait pleines d’imagination, le coeur gros et indifferent aux differences ethniques ou religieuse et je pense que tu as parlé pour nous tous a ce sujet.
La seule difference est que après mes études universitaire (dans une académie de beaux-arts evidemmemt hehe) je suis retourné a Riyadh pour y travailler un an! Et ce que tu as dit est si vrai! J’ai comme quoi était déçu même si je m’attendais à ce que ce soit different, c’était pire! Troooop different! Hélas… mais j’ai quand même retrouvé quelques anciens potes de lycée et c’était retour à l’enfance et aux souvenirs et en même temps c’était bizarre de se voir en “adulte”, un businessman un directeur artistique un logistique un ingenieur …. et en plus chacun sa bagnole et on se la pétait haha (retour a l’adolescence).
Une partie que t’as aussi oublié je crois, c’était les journées Friday Market, dans les campounds et DQ! On dégustait les cuisines des autres pays, on croisait des US Marines et les Australiens à la Batt Reef hehe, je me rappelle un jour une journée porte ouverte a l’ambassade canadienne et c’était la premiere fois que je mangait de la Poutine! Yumm!!
Pour ne plus trop tarder, j’ai l’impression d’avoir trop papoté hehe j’ai ENORMEMENT pris plaisir à lire ton magnifique article, c’était comme retirer les souvenirs et mes mots de la bouche.
Grand merci! Et j’espere que t’es la Nora que je connais, si OUI! SALUT! Ca vaaaa?? :p

J’ai lu plus bas et j’ai vu ta photo! C’EST TOI!!! Aaaaaah tros fort! ?

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Nora 19 octobre 2017 at 6:23

Hahaha j’ai trop rigolé en lisant ton message Georges. Oui la description que tu fais de cette petite Nora semble assez bien coler avec la petite fille que j’étais (cheveux noir brillant hahaha c’est genial ça devait etre le Pantene pro V ils adoraient cette marque là-bas non?) :)) On a été dans la même classe? Génial! Retourner à Riyad adulte a en effet du être un peu étrange mais tu t’en es visiblement sorti indemne 🙂 Je ne me souviens pas de ces Friday Market! Ca avait l’air genial. Et ça m’a donné faim. Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton long commentaire, ça me touche beaucoup beaucoup beaucoup!!

Reply
De reneville 19 octobre 2017 at 6:33

Nora merci pour cet article tellement vrai!!! Que de bons souvenirs, surtout l’echange de stickers!!! Es tu Nora Awada??
Charlotte

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:18

Charlotte, quelle belle surprise! Mam meilleure amie de CM1! ou CE2? Qu’est ce que tu deviens? Oui les stickers hahaha 🙂 Merci bcp bcp de m’avoir lue et pour ton commentaire :))

Reply
Daoud Nadia 19 octobre 2017 at 6:49

Merci Nora pour superbe article tu m as fait revivre des souvenirs inoubliables . Je te comprends et qu est ce que cette période me manque ! On était pas dans la même classe mais je suis sur que tu étais mon petit frère .
Merci aussi pour la photo de classe avec Mr claes et madame mandar

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:21

Oui c’est bien eux 🙂 J’étais avec Mehdi si c’est ton frère? Merci bcp de m’avoir lue Nadia et merci pour ton gentil commentaire 🙂 Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :))

Reply
Janine Dagher Boustany 19 octobre 2017 at 6:58

Nora, ton article est excellent! Tu décris notre vécu et notre enfance parfaitement ! J’ai pris plaisir en le lisant et je me suis retrouvée à fond!!! Merci de nous avoir toucher avec ses souvenirs et merci d avoir ranimer ses moments nostalgiques!!

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:23

Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton gentil commentaire Janine. Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi!

Reply
Lucie 19 octobre 2017 at 7:15

Salut Nora
J’ai dévoré ton article le sourire aux lèvres. Tout y est, les souvenirs se sont bousculés dans ma tête et tu m’as propulsé 20 ans en arrière avec le plus grand des plaisirs. Merciiii?

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:23

Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton gentil commentaire Lucie. Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi!

Reply
Dr Chebs 19 octobre 2017 at 7:18

Wow a blast from the past! c’est Mr Claes et Mme Mandar dans la photo?
merci pour la remise en situation, de ces années qui resteront à jamais la base de qui je suis!
Qu’est-ce que c’était bien Riyadh! Et qu’est ce que c’était bon le saudi champagne!

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:24

Oui c’est bien eux 🙂 Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton gentil commentaire. Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi! Cheers au Saudi Champagne alors 😉

Reply
Anthony Nemer 19 octobre 2017 at 8:28

C’est fou comment on a tous la même histoire à raconter, et nous en sommes fier 🙂
On ne se rendait pas compte de la chance qu’on avait, de vivre au quotidien dans une diversité multiculturelle.
C’était beau, c’était pur et on s’éclatait!
Merci beaucoup pour ton article, j’avais un gros sourire durant toute la lecture 🙂
Encore merci!

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:25

Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton gentil commentaire Anthony. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi, comme tu t’en doutes 🙂 Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :))

Reply
Rana Daher 19 octobre 2017 at 8:44

Merci Nora pour tout ce bonheur de lire, relire et revivre ces vraies lignes bien marquées dans nos pensées et vies! La dimension du secret est bien decrite voire revélée et c’est touchant.

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:26

Merci à toi Rana de m’avoir lue et pour ton gentil commentaire. Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi! À notre secret partagé! 🙂

Reply
Asma Moussa 19 octobre 2017 at 8:47

Tellement vrai. Que de bons souvenirs!
Merci Nora.

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 3:27

Merci à toi Asma de m’avoir lue et pour ton commentaire . Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

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CLAES Claude 19 octobre 2017 at 10:10

Ah Nora….!!!! comme je retrouve bien ton style …. Mais surtout, comme elle est interessante cette plongée dans la perception de la vie « riyadaise » par toutes ces petites têtes brunes, blondes, robustesse, frisées, raides…(et j’en passe…sans les oublier) que j’ai pu retrouver devant moi durant quelques années. C’est avec toute la finesse ( et un peu l’espièglerie…) qui te caractérisait alors ( et que j’espère tu as gardées) que tu as su dépeindre cette nostalgie qui nous habite tous un peu après ce séjour entre Amérique et Désert… Ces quelques flash que tu rallumes avec tendresse et parfois ironie souriante m’ont fait faire un charmant « retour vers le futur » …et je n’ai pu m’empêcher de penser au chemin parcouru depuis par toutes ces petites personnalités naissantes que j’ai croisée…
Merci Nora.

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Nora 22 octobre 2017 at 3:36

Cher Claude, tes messages me touchent toujours. Merci à toi d’avoir lu cet article et pour ton beau commentaire. Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi. Et ce qu’il y a d’encore plus beau, c’est que cette même semaine, le Lycée Français de Beyrouth m’a annoncé que j’allais intégrer leur équipe! Pour enseigner cette fois! Le Français. Ça va être un grand changement pour moi et j’espère être à la hauteur des attentes des élèves (des 5èmes pour commencer), des parents et de l’administration. Je risque de te demander quelques conseils dans les semaines à venir sui tu veux bien :)) Bises à toute la famille.

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Mohamed El Chehaly 20 octobre 2017 at 2:44

Merci Nora d’avoir écrit ce blog. Grâce à ton article je me suis rappelé de mon enfance à Riyadh. Hélas, lorsque je visite cette ville je ne retrouve plus ce sourire car un aspect important qui manque et c’est tous les amis avec qui j’ai grandit. J’espère qu’on pourra se regrouper tous un jour quelque part.

merci encore.

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Nora 22 octobre 2017 at 3:41

C’est vrai que les amis faisaient pour beaucoup. La ville et la vie là-bas ont dû beaucoup changer. Merci en tout cas de m’avoir lue et pour ton commentaire Mohamed . Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

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David Fulbert 20 octobre 2017 at 4:39

Sympa☺
Ca aurait pu être à Jeddah j’avais la même chose à raconter ! Quoique pas de Burger King pour nous ?
Mais on avait la mer ☺

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Nora 22 octobre 2017 at 3:42

Et la mer est un sacré truc en plus 🙂 Merci en tout cas de m’avoir lue et pour ton commentaire David . Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :))

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dania 20 octobre 2017 at 4:58

c vrai qu’ on sourit tout au long de ton article.. ??

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Nora 22 octobre 2017 at 3:42

Hahaha tant mieux! Merci en tout cas de m’avoir lue et pour ton commentaire . Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi 😉

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Mélanie ♡ 20 octobre 2017 at 5:39

Merci ♥
D’avoir écrit cet article.
Une amie (Nathalie) me l’a envoyé par WhatsApp.
Je l’ai lu hier soir, en allant me coucher après une soirée.
J’ai pleuré. De joie, de souvenirs, de (douce) mélancolie.

Cette enfance… mon enfance… notre enfance.
Oui – tu as tellement raison – a ce goût de bonheur secret que si peu peuvent comprendre.
Si souvent (trop souvent), ce que ton premier paragraphe décrit, a reflété ma réalité.
Ma réalité « passée », devrai-je préciser.
Car, lassée de ces jugements incessants, j’ai fini par vouloir protéger ce fragment si précieux de mon enfance, pièce essentielle de celle que je suis aujourd’hui.
Alors, aujourd’hui, je ne prononce plus cette ville, ni même ce pays. Je protège mon cœur d’être lacéré par une autre remarque, un autre regard, un autre jugement teinté de pitié.
Mon enfance est une des choses les plus précieuses que mon âme contient.
C’est elle qui fut le terreau de mon esprit créatif, de mon cœur ouvert à la différence, de mon âme assoiffée de découverte de l’Autre.
Loin de m’avoir emprisonnée, ou même étouffée, mon enfance m’a rendue libre, m’a appris à assumer l’authenticité, la sensibilité, l’ouverture à l’Autre, l’acceptation de l’Autre.

Merci, Nora, d’avoir exprimé en mots ce que contient nos cœurs.
Merci, Nora, à travers eux, d’avoir pu nous rappeler, nous relier l’espace d’un instant suspendu en dehors du temps.

♥

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Nora 22 octobre 2017 at 3:44

Comme c’est bien dit et bien écrit. Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton doux commentaire Mélanie . Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi. À nous, les incompris d’Arabie! Cheers au Saudi Champagne 😉

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Francart 20 octobre 2017 at 6:26

Salamalikoum Nora, kifik???
Ton article ma tellement touchée! Il est vrai et pur.
J’ai également adoré mon enfance la bas. J’ai vécu a Al Khobar pendant 7 ans… Je suis rentrée avec rapatriement en urgence à cause de la guerre en Irak…
Je n’y suis pas retournée depuis, et j’ai bien peur que tout ait bien changé.
Ton article ma refait voyager un instant … de l’école, a la piscine du campound où moi aussi j’y passais des heures (je sais faire les 4 nages et j’ai pris option natation au bac !!!! Hahah) , a tous nos amis de toutes nationalités, au malls (moi je squattais le Rachid mall, avec tous les encens et les colonnes en or….
Bonne continuation à toi !!!
Merci encore pour cette lecture…

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Nora 22 octobre 2017 at 3:47

On s’est peut-être croisé parce qu’avant d’aller à Riyad j’ai vécu aussi 4 ou 5 ans à Khobar jusqu’à ce qu’on nous évacue pendant la guerre du Golfe en 91. Merci beaucoup de m’avoir lue et pour ton commentaire. Hahaha l’encens j’aurai pu en parler aussi! Je suis vraiment touchée que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

Reply
Manal S. 20 octobre 2017 at 6:31

Coucou Nora,
Comme je te le disais sur IG, que de souvenirs ont été ravivés par cet article, si juste et si touchant !
Comme toi, je n’ai jamais voulu y retourner après le Bac pour garder tous ces doux souvenirs intacts dans ma tête. Et aujourd’hui encore, le sourire dont tu parles se dessine sur mes lèvres lorsqu’on me demande si 17 ans là-bas n’ont pas été trop … (remplir le vide) ! Et les agendas (sans marqueur noir :p !!) sont toujours dans mes cartons, et je peux certifier que les stickers tiennent toujours ! Tout comme les souvenirs des moments que nous avons partagés à Riyadh… ?

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Nora 22 octobre 2017 at 3:48

Hahaha merci Manal! Merci beaucoup de m’avoir lue d’abord et pour tes si gentils commentaire ensuite . Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi. Cheers au Saudi Champagne ????

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Aurore Scotto d'Aniello 20 octobre 2017 at 6:50

Waw ça me laisse sans voix. J’étais à Jeddah et je me suis reconnue dans ton récit. J’ai tellement d’anecdotes de cette belle époque. Merci Nora

Reply
Nora 22 octobre 2017 at 6:25

Merci à toi Aurore de m’avoir lue et pour ton commentaire. Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

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Rachelle Mouchantaf 20 octobre 2017 at 7:04

Merci beaucoup pour nous laisser revivre ces moments spéciaux tout au long de votre article. C’est exactement ce que je ressens en repensant à cette enfance très particulière. Et en ce qui concerne ce fameux sourire, vous avez 100% raison ?? bisous à tous ce qui ont partagé ces souvenirs avec nous & surtout à vous pour avoir eu cette idée créative d’un article résumant en gros ce que la majorité d’entre nous, sinon tous, ressentons. Rachelle Mouchantaf

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Nora 22 octobre 2017 at 6:25

Merci beaucoup Rachelle de m’avoir lue d’abord et pour ce doux commentaire. Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

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Ines 20 octobre 2017 at 7:33

Tellement vrai, tellement réel !!! Merci Nora pour ce délicieux retour vers notre enfance…
On se connaît pas mais je suppose que tu as côtoyé Amir et Amira 😉

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Nora 22 octobre 2017 at 6:26

Exact! Tu es leur grande soeur? Merci beaucoup de m’avoir lue d’abord et pour ton commentaire ensuite . Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire aussi.

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Tania Hachem 20 octobre 2017 at 7:52

Grande façon de nous faire lire cet article à première vue en voyant la fameuse photo de classe qui semble toujours être l’amplificateur visuel de mes souvenirs d’école. Je suis à Abou Dhabi dans une station balnéaire sur le lit, la télé est allumée, mon mari dort à côté de moi et au fur et à mesure que je commence à lire, mes larmes ont coulé, j’ai finis par pleuré en etouffant Le son par crainte de le reveiller hehe : D c’est pour dire combien ton article m’a touché profondément et m’a fait sourire à la fin. Des souvenirs qui ne mourront jamais dans nos esprits, certainement ne reviennent jamais en vie quand nous y retournons. Merci de déclencher des émotions dormantes et de les amener à vie magnifiquement. Une tres belle âme Nora! Xxx

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Nora 22 octobre 2017 at 6:27

Oh nonnnn je ne voulais pas te faire pleurer comme ça. Mais j’avoue avoir versé ma petite larme moi aussi 🙂 Merci beaucoup de m’avoir lue d’abord et pour ton doux commentaire ensuite. Comme c’est bien dit… et bien écrit! Je suis vraiment heureuse que cet article ait touché tant de monde :)) J’ai pris beaucoup de plaisir à le faire aussi.

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Patrick CHAPALAIN 20 octobre 2017 at 8:24

Comme beaucoup, je remercie pour cet article. J’ai passé mes années de collègue, de 90 à 94 à Riyad.

Ce fut un véritable plaisir de te lire, j’ai savouré une délicieuse madeleine de Proust. Une madeleine que j’ai envie de partager avec mon entourage, mais qui ne comprend pas toute la saveur de celle-ci. Ce qui rend si unique ces années, à mon sens, c’est cette sensation d’une expérience unique que peu connaissent. C’est une sensation d’appartenance à un groupe, à une communauté qui a vécu les mêmes joies, les mêmes privations, les mêmes épreuves, les mêmes lieux. Et ceci quelque soit la période. De ce fait, quelque soit nos âges, nous enfants d’Arabie partageons des liens et une connivence que d’autres ne peuvent saisir.

Enfin, rajoutant une délicieux gout à cette madeleine, le fait de croiser dans les commentaires des noms d’amis, de connaissances croiser là-bas. A tous ceux-là, (et aux autres aussi), je passe un bonjour.

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Coroller 20 octobre 2017 at 8:44

Merci Nora pour ce délicieux récit. J’ai partagé ces moments avec mes 2 enfants pendant 12 ans. Nous sommes tous imprégnés et une partie de nous reste toujours en Arabie.

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Corentin 20 octobre 2017 at 8:54

Merci Nora pour ce flash back. J’ai connu Ryhad plus jeune que toi je pense, et c’est vrai que c’était génial,de très belles années !

Petite anecdote si tu me le permets : quand j’avais 6 ans, mes parents avaient ramené a la maison un SAPIN de Noël ! Un faux bien sur. Mais un sapin quand meme! Jaime raconter cette histoire a mes amis qui n’ont pas connu cette vie et découvrir leurs réactions. Merci pour cet article!

Corentin P
illon

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dominique 20 octobre 2017 at 9:19

un joli bon en arrière dans le temps et pleins de souvenirs aussi pour moi même si certains des tiens comme la boutique de lingerie ne me sont pas très familiers , ou encore le burger king qui n’existait pas à mon époque car je suis un peu plus vieux et j’étais dans les débuts des enfants d’Arabie . Mais encore merci pour cette retranscription très fidèle et très bien rédigée .
j’aurais ajouté les chawarmas (pas sur de l’orthographe désolé ) et sinon perso j’ai toujours mon album d’autocollants qui est vu son age devenu je pense collector .

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Zeinab El Zein 20 octobre 2017 at 9:44

Tu m’as mis les larmes en me rappelant les annees passees en Arabie, merci pour cet article je t’embrasse!

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Leleu Katell 20 octobre 2017 at 10:47

Nora,
Un grand merci pour ce joli moment que je viens de passer en lisant ton article.
Katell (A l’EFIR de 1990 à 1994)

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Gouret Alexandre 20 octobre 2017 at 12:10

Bonjour Nora, bonjour aux autres aussi (je connais pas toutes les generations mais quelques noms et prénoms me sont familiers!)
Magnifique article! impossible de le lire en deux temps, j’ai littéralement dévoré ces quelques lignes. Je te confirme avoir aussi l’impression voire l’assurance maintenant d’avoir vécu une enfance exceptionnelle en Arabie! C’est pour moi intensément nostalgique de discuter de ces années ou tout simplement de te lire.. J’ai la sensation que ces années saoudiennes ont beaucoup contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
Maintenant tu n as plus le choix, prends ta plume, on attend la version longue!
Alex

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Laot 20 octobre 2017 at 2:09

Salut Nora,
C’est un jolie article sur l’Arabie. Je n’étais à Riyad pour ma part, j’étais à djeddah pendant plus de 10 ans!! J’ai des super souvenir aussi!! Merci de m’avoir remémoré tous ces beaux souvenirs!!
Biz

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Rana Basbous 20 octobre 2017 at 2:14

Nora ! Merci pour cette article manifique! J’ai eu la chair de poule! Cet article m’a tellement parle que j’ai mis le lien sur Facebook pour que d’autres puisse lire et partager ce que j’ai ressenti.

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Roy Younes 20 octobre 2017 at 3:06

Tres bien dit Nora! Merci beaucoup pour cet article qui m’a rappelé mes années d’enfance a Riyadh et adolescence a Jeddah ! Promo 2010

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Najet Louhichi Zitouni Professeur d'Arabe et de Traduction 20 octobre 2017 at 5:42

Merci Nora pour cet texte merveilleux, rédigé avec beaucoup de nostalgie et un grand sens du détail et de l’humour…
Bien que toujours à Riyadh, mais les choses ont beaucoup changé et les années de l’EFIR, mes élèves, et mes collègues me manquent tellement !
J’ai adoré cet article combien professionnel et prometteur…
Bonne chance

Reply
Najet Louhichi Zitouni Professeur d'Arabe et de Traduction 20 octobre 2017 at 5:50

Merci Nora pour ce texte merveilleux qui nous renvoie avec beaucoup d’humour et un grand sens du détail, à une si belle époque !
Bien que toujours à Riyadh, les années de l’EFIR et surtout mes éléves, me manquent tellement.
Un article combien spontané et prometteur !
Bonne chance

Reply
Najet Louhichi Zitouni Professeur d'Arabe et de Traduction 20 octobre 2017 at 5:52

Najet Louhichi Zitouni Professeur d’Arabe et de Traduction

najetabdulaziz@hotmail.com

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Mehdi Boukhobza 20 octobre 2017 at 5:54

i have factorized this article to come back and read all one day…Great sub-titles

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Claudine D. 20 octobre 2017 at 6:53

Merci Nora. Cet article parlera à tous ceux qui ont vécu en Arabie, c’est si particulier d’avoir partagé tous ces souvenirs !

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Meryem 20 octobre 2017 at 7:42

Émouvant et poignant
Oui on se comprend et ça fait chaud au coeur de revivre tout ça en te lisant
Merci

Reply
LASALLE Sabrina 21 octobre 2017 at 10:39

MERCI , MERCI, MERCI !!!! je me souviens très bien de toi, de ta sœur qui avait le même prénom et âge que la mienne. De ta maman qui a été la maitresse de ma sœur en Grande Section. Je viens de ressentir la plus belle et grande émotion en te lisant. Les larmes me sont montées, mes poils se sont hérissés, et surtout le sourire jusqu’aux oreilles m’est monté. Tu as vraiment réussis a décrire notre vie à Riyadh avec des mots juste, en te lisant je me dit que nous avons vraiment vécu les choses de la même façon. Je suis arrivée là bas j’avais 6 ans et je suis repartie j’en avais 16, longtemps je ne me suis pas considérée comme française et très longtemps j’ai énervé tout le monde en comparant tout avec l’Arabie. Encore un immense MERCI

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Iza 21 octobre 2017 at 12:28

Comme certains de mes camarades dont j’ai pu lire les commentaires plus haut (David, Anthony, Asma et Johan), j’étais à Jeddah et je me suis retrouvée dans presque toutes tes situations. C’était magique mais il n’y a que les enfants qui ont grandi là bas qui peuvent le comprendre ???? En tous cas très bel article et merci pour le voyage 20 ans en arrière !

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Beqqali Tazi Nabiha 21 octobre 2017 at 12:49

Mme Beqqali Nabiha
Ex Professeur de Mathématiques à la mission française de Djeddah
Fondatrice et directrice pédagogique de l’école les Pensées à Djeddah

Chère NORA,
Merci du fond du cœur
pour votre superbe, excellent article , tellement vrai , réel , pur !
C’est un grand plaisir de vous lire . Une parfaite analyse.
Que de bons moments qui ne mourront jamais dans mon esprit , de souvenirs , de belles années, passés à Djeddah, en famille , avec les amis , les élèves, les collègues !
Nous sommes arrivés en Arabie en 1983 et repartis en 2000/ 2004 .
Une grande partie de moi reste à Djeddah.
Une magnifique époque !
Bonne chance , bonne continuation
Nora

Reply
Pichavet 21 octobre 2017 at 1:46

Nora,

Je suis encore émue après avoir dévoré ton article.
Tous les souvenirs les plus profonds ont refait surface au fil de ton article.

Je n’ai jamais réellement reussi à exprimer clairement mes 12 années en Arabie.. mais je sais que je pourrais faire lire ton article à chaque fois que le sujet sera à nouveau sur la table.

C’est un réel plaisir de lire un article si bien écrit, merci beaucoup !

Cléo PICHAVET

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Andreas Ashjian 21 octobre 2017 at 7:02

Je suis rentré de Riyadh en Avril. 5 ans passés là-bas. Même si je n’avais pas un enfant/ado comme vous Nora, mais cet article ravive de tendres souvenirs! Merci!

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Amira 22 octobre 2017 at 6:57

Ahhh excellent !!! Que de beaux souvenirs avec les profs les amis. La photo est top… merci pour ce retour en arrière.c dur des fois d expliquer que si c était à refaire je revivrais mon enfance encore une fois en arabie.. que de bons souvenirs qui restent!
Je relirais cet article de temps en temps je pense 🙂

Reply
Corinne LASALLE 23 octobre 2017 at 7:57

merci pour cette belle description de la vie en Arabie de nos enfants (et nous même) ; même si la vie était quelque fois difficile, ce ne sont que de bons souvenirs et surtout des amitiés indestructibles. Félicitation encore pour cette façon d’en parler qui montre bien tes talents de journaliste.
Corinne (Maman de Sabrina et Lina)

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Andree Salibi 24 octobre 2017 at 9:49

Chère Nora,
J’ai adore ton article, il est véridique, authentique et sincère. J ai vécu une année à Ryad, c était en 1978, notre premier année de vie commune, à mon mari et moi. En quittant cette ville pour de bon, j’avais pleuré, car on s’attache à tout quand on est jeune et heureux, même s’il s’agit d’une ville impénétrable, d’un désert austère, d’un climat dur à supporter. C est notre état d’âme qui compte et qui se reflète sur tout ce qu’on fait. J’enverrai cet article à mes deux neveux qui ont vécu à khobar depuis leur plus tendre enfance et jusqu’ a leur âge adulte. Merci pour ce moment de détente Nora.

Reply
Reine mrad 24 octobre 2017 at 5:27

Bravo Nora ta description est excellente!! Oh les beaux souvenirs oh la puberté distinguée et particulière.. nous vivions a Dammam et on avait exactement les memes rituels. L’arabie pour moi sera tjs gravee ds ma memoire ainsi que les ami(es), les profs, les compounds, Aramco, les trolls, les walkmans et I SAW THE SIGN ou meme INFORMER, ITS MY LIFE, ACE OF BACE ohhh.. merci eneromement pr ton article Nora.
Vive notre puberte, vive le desert et vive L’Arabie Seoudite❣️

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Didith Amiens 25 octobre 2017 at 1:09

Nora, quel plaisir de vous lire , je me suis retrouvée 28 ans en arrière. En tant que maman rebelle qui refuse le voile sur la tête. Qui peste quand elle est dans un magasin et qu’il faut en sortir. … prière oblige .Avec un petit garçon de 3 ans blond comme les bles ,qui imite le chant de la prière en se mettant à quatre pattes ????. Qui avait tous les droits avec les saoudiens ou les marchands de diverses nationalités. Qui m’a fait entrer en courant dans une mosquée en pleine prière :curieux de voir ce qui se passait dans cet endroit où il y avait un tas de chaussures à la porte. De merveilleux souvenirs sont remontés, même si pour une jeune femme blonde ça n’était pas toujours facile à l’extérieur. Mais les soirées piscine le mélange de cultures valaient bien quelques désagréments. . Alors merci beaucoup Nora pour ce moment passé à vous lire amicalement
Une ancienne expatriée ☺

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Jean Sébastien 18 décembre 2017 at 8:58

Salut Nora,
Tres belle article.
En te lisant cela a réveillé en moi mes souvenirs d’enfance.
Effectivement cela à été pour moi une très belle enfance. Extrêmement enrichissante à tout point de vue.
J’y pense parfois et oh combien j’aimerais revenir en arrière revivre ces souvenirs.
Bravo encore pour cela.
Vive notre jeunesse en Arabie.
Amicalement.

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MarcK 16 janvier 2018 at 2:29

Merci pour ces beaux souvenirs. J’y ai grandit entre 1978 et 1993, mais tout semble identique.
Ma partie préférée : Le bruit de la climatisation 🙂 J’y pense souvent

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Nora Awada Naufal

Journaliste de formation, j’ai travaillé pour toutes sortes de médias, des chaines de télévision d’information à Paris aux rédactions de magazines féminins à Beyrouth. Lire plus →

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